Real Love

By Lindsay Lerman - Mar 19, 2021

La forme des mots

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ILL_Post_Exclusion

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Les lecteurs les moins attentifs auront remarqué nous uilisons allègrement les codes de l’écriture dite inclusive. Qu’ils sachent que cette attitude n’est en rien liée à un quelconque militantisme revendiqué ou non par ses habituels utilisateurs.

Il se trouve simplement que nous trouvons cette façon de faire à la fois pratique (pas toujours), justifée la plupart du temps (sur le fond sinon sur la forme) et amusante, comme un jeu réservé à ceux qui se donnent la peine de se familiariser avec elle, ce qui la rend dans les faits autant exclusive qu’inclusive selon telle ou telle partie de la population considérée (inexclusive en quelque sorte…).

Vous la trouverez donc dans les pages de notre site internet mais aussi, à l’occasion, sur la couverture de certaines de nos publications, comme c’est le cas du Royaume des enchantés désenchanté.es (dés/enchanté.es) de Jordan Krall.

Ce qui me donne l’occasion d’aborder brièvement la notion de wœirld (weird wild word), sur laquelle nous reviendrons peut-être un jour.

Voilà.

Bisous

mHaz

ILL_WEIRLD
Notre but n’est donc pas d’être présents sur les présentoirs et les étagères de tous les libraires de France et d’ailleurs (enfin à ce stade), mais chez ceux qui, comme nous, pensent pouvoir concilier leur amour de la littérature (en tous cas celle que nous défendons) et leur activité professionnelle.
3. Les centre culturels E. Leclerc:
Là, pour beaucoup d’entre vous j’imagine, c’est le sacrilège (et on en est pas encore arrivé au diable Amazon). Et j’avoue avoir fait partie de la secte pendant un moment. Mais un jour, poussé par la faim (de lire, aussi, parce qu’en fait j’étais là pour faire les courses ), j’ai fini par y mettre un pied, d’abord un peu honteux et très suspicieux, voir méprisant, pour en parcourir les rayons (plutôt agréablement présentés d’ailleurs) et découvrir que, Nom de Dzou, mais il y avait là bien plus de titres et d’auteu.rices plus ou moins pointu.es, plus ou moins confidentiel.les que dans la très grande majorité des librairie.piceries qui peuplent les centres villes ou d’autres enseignes nationales dont je tairai le nom.
Disons le clair et net: quand vous avez une dizaine de titres différents de Laurent Mauvigner ou du Mathias Enard, même récent ou en poche dans les rayons, c’est que vous êtes dans une vraie librairie. C’est mon test personnel (avec d’autres auteu.rices, bien entendu, je ne vais pas tous les nommer). Parce que, en général, soit il ‘n’y en a pas du tout, soit il faut vous contenter d’un titre au mieux (le dernier bien sûr).
Alors oui, là, ça change un peu la vision qu’on peut avoir d’un centre culturel E. Leclerc. Ce qui m’a amené à creuser un peu, et par conséquent à découvrir que chaque centre dispose d’une certaines liberté pour s’approvisionner en ouvrages auprès des éditeurs qui l’intéressent.
Et là tu te dit: mais… mais… donc, les CCEL (oui j’en ai marre d’écrire centres culturels E. Leclerc) agissent comme des libraires indépendants et (je suppose) n’ayant pas la même dépendance financière aux grands éditeurs (et leurs obligés en la personne morale des distributeurs/diffuseurs eux aussi majeurs, qui leur appartiennent), limite même se serait plutôt l’inverse, ils font ce qu’ils veulent et peuvent se permettr de devenir de vrais promotteurs de la littérature un peu hors les murs.
Autre argument, d’une autre nature, mais également né d’un constat personnel et tout aussi responsable de mon changement d’opinion: les gens qui circulent dans ces rayons ne sont pas les mêmes que dans les librairies de centre ville (pour la plupart). Et là je ne vais pas vous faire le numéro de l’éditeur engagé socialement qui vise à éduquer les foules albruties par le Capital avec des productions EEG-plat, je vous parle stratégie commerciale et diversification de ma cible.
4. Amazon:
Soyons clairs: je déteste Amazon (enfin surtout son boss et ses manières de faire, parce qu’en dehors de ça, c’est juste un outil génial), mais Amazon est là, en tous cas l’écosystème qui lui apermis de naître et de prospérer, donc, une nouvelle fois, je laisse le combat frontal à d’autres et je m’adapte. Surtout: je profite des interstices qui se présentent s’ils servent ma cause.
En l’occurence, Amazon, par définition, couvre la totalité géographique de mon marché (et au-delà). Il permet ainsi à une clientèle qui ne se déplace jamais dans les librairies, ni dans les CCEL ou autres enseignes, soit parce que c’est trop loin, trop intimidant, trop ringard, trop compliqué, pas pratique, jamais ouvert quand je veux, y’a pas ce que je cherche, je peux pas j’ai pas ou j’ai plus de permis de conduire,… bref: tous les gens qui ne fréquentent pas les endroits où on vend des livres, quelle qu’en soit la raison, d’avoir accès à (presque) tous les livres. C’est clair. C’est indiscutable.
Bien: si ça c’est pas un argument commercial (et soci.ét.al) massif, tu m’explique…
Quant à la sérenade multitonale selon laquelle Amazon tuerait le livre, arrêtons la blague. J’ai le sérieux sentiment que ceux qui ont la main sur le marché oligopolistique du livre et en contrôlent directement ou indirectement tous les acteurs et tous les rouages se battent pour concerver leur domination sans partage et font chanter en coeur tous leurs obligés sur ce thème. Point.
Autre rengaine: la voracité financière d’Amazon.
A ce qu’il me semble, la part du prix du livre empochée par Amazon n’est pas si éloignée de celle des libraires. Et si on se met à prendre compte la part qui revient traditionnellement aux DiDi (diffuseurs et distributeurs, eux aussi majoritairement contrôlés par les Granzéditeurs), je vous laisse faire le calcul et qui perd quoi dans l’histoire.
Donc oui, pour compléter mon ciblage commercial (bah oui: pour qu’un.e auteu.rice ait un peu de succès et acquière un peu de notoriété, il faut que ses livres soient lus, donc vendus, en tous cas dans le système qui est le nôtre aujourd’hui, et il faut par conséquent oeuvrer en ce sens, ce que je cherche à faire, sans plaisir mais avec une vraie déterminations) je table sur Amazon, qui est tout simplement la marketplace offrant le plus gros débouché sur le net.
Voilà. Vous avez le droit de ne pas être d’accord. Vous avez même le droit de trouver ça nul, tout comme mes arguments, mais c’est notre point de vue et… bah… voilà quoi: vous savez. C’était le but.

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